HIVR4P 2014 : Les drogues injectables à longue durée d’action dans la prévention du VIH

Deux molécules antirétrovirales administrées par injection intramusculaire sont actuellement à l’étude chez l’homme pour prévenir l’acquisition du VIH. Elles ont fait l’objet de présentations à la conférence sur la recherche en prévention de la transmission du VIH, à Cape Town (HIV R4P).
Publié le 29.10.2014.
Mis à jour le 17.07.2019.

Ian McGowan (Université de Pittsburgh School of Medicine, Etats-Unis) a présenté la phase I de l’analyse du médicament TMC278 LA (étude MWRI-01). Il s’agit de la Ripilvirine, un inhibiteur non-nucléosidique de la transcriptase inverse. L’étude s’est déroulée à Pittsburgh avec 36 personnes (hommes et femmes) séronégatives au VIH. L’objectif était de vérifier que l’utilisation de ce produit était sûre et de connaître sa biodisponibilité.

Les chercheurs ont effectué des prélèvements de tissus vaginal et rectal afin de mesurer la concentration de médicament et de procéder à des études ex-vivo. A ce stade les analyses montrent des résultats encourageants bien que la concentration de produit dans le vagin apparaisse inférieure à celle observée dans le rectum.

Les chercheurs envisagent la phase suivante de l’étude pour définir la dose de médicament nécessaire et  confirmer le potentiel protecteur du TMC278 LA contre le VIH.

Les études chez la souris, dont le système immunitaire a été modifié pour mimer un système immunitaire humain (« souris humanisée »), donnent quelques informations complémentaires. D’après les résultats présentés par Olivia Snyder (Université de Chapel Hill, Etats-Unis), les animaux, après avoir été exposés au virus par voie vaginale une semaine après l’injection du médicament, seraient protégés à 90 %.

Un second antirétroviral injectable avec un potentiel préventif a été présenté par William Spreen (GlaxoSmithKline, Etats-Unis). Il s’agit de l’inhibiteur d’intégrase Cabotegravir (GSK 744). L’étude présentée se déroule dans le modèle simien. Le médicament  a une répartition similaire dans les tissus vaginaux et rectaux et montre une protection de tous les singes, qu’ils soient exposés au VIH par voie vaginale ou rectal.

Cette approche innovante de la prophylaxie pré-exposition du VIH (PrEP) semble très prometteuse en attendant la mise au point d’un vaccin. Néanmoins, Tom Hope (Northwestern University, Chicago, Etats-Unis), très intéressé par le sujet et présent à Cape Town, a précisé qu’il serait « très difficile de s’assurer qu’il n’y a pas une cellule infectée, cachée quelque part et prête à produire du virus lorsque le traitement ne fera plus pression ».

 

Sophie Lhuillier - Sidaction