Un projet financé par Sidaction présenté lors de la Conférence européenne sur le sida

Mariela Piccin, jeune chercheuse financée par Sidaction, a eu l’opportunité de présenter les résultats de ses travaux, au cours de la session ANRS “HIV Cure” Immunotherapies: How to enhance the “kill”, organisée dans le cadre de la 18ème conférence européenne sur le sida.
Publié le 28.10.2021.

Au cours de son post-doctorat, Mariela Piccin s’est intéressée à une population spécifique de cellules immunitaires : les lymphocytes T CD8. Ces cellules, appelées également lymphocytes T cytotoxiques, sont des acteurs importants de la lutte que mène le système immunitaire contre le virus VIH. La fonction de ces cellules est de reconnaitre et éliminer de manière spécifique les cellules qui sont infectées par le virus.

Ce projet collaboratif, mené par les équipes des Drs Victor Appay (Inserm U1135), Nicolas Manel (Institut Curie) et Asier Saez-Cirion (Institut Pasteur) a été porté par Mariela, au sein de l’équipe du Dr Appay. Les chercheurs se sont attachés à mieux comprendre l’efficacité des lymphocytes T CD8+ contre le VIH, en s’intéressant plus particulièrement à l’étape initiale d’induction de cette réponse immunitaire : le priming. Cette étape consiste en l’activation de ces lymphocytes T cytotoxiques par un autre type de cellule immunitaire, les cellules dendritiques.

Pour mener son étude, Mariela a comparé l’activation de lymphocytes T CD8, infectés in vitro par le VIH de type 1 (VIH-1) et le VIH de type 2 (VIH-2), qui est naturellement mieux contrôlé par l’organisme. Les résultats indiquent que l’activation des lymphocytes T CD8, infectés par le VIH -1, est réduite. Au contraire, lors de l’infection par le VIH-2, les lymphocytes T CD8+ activés sont présent en plus grand nombre. Ils assurent aussi mieux leurs fonctions et notamment une production importante de molécules à activité antivirale (interférons de type I).

Il est également à noter, dans les expériences d’infection des lymphocytes par le VIH-2, que la multiplication des lymphocytes T CD8 est réduite lorsque la production des molécules d’interférons de type I est bloquée. Ces données démontrent l’importance de ces facteurs dans la bonne activation des cellules T CD8 spécifiques du VIH.

Un autre axe de l’étude consistait à identifier des facteurs pouvant aider à améliorer l’induction de lymphocytes T CD8 fonctionnels chez les patients infectés par VIH-1. Pour cela, Mariela a testé différentes molécules connues pour leur action sur la réponse immunitaire. Parmi elles, la molécule cGAMP, impliquée dans la production d’interféron de type I, a montré de bons résultats en jouant un rôle d’adjuvant. Cette molécule est en effet capable d’augmenter la qualité fonctionnelle jusqu’alors faible des lymphocytes T CD8 spécifiques du virus des individus infectés par le VIH-1.

Cette étude montre que l’utilisation de molécules adjuvantes liées à la voie des Interférons de type I améliore l’activation de la réponse TCD8, dans le contexte de l’infection par le VIH et représente une piste très intéressante à suivre dans le cadre de nouvelles stratégies thérapeutiques.