Financement
Porteur du projet : Marie DOS SANTOS (Post-doctorat)
Responsable Scientifique : Marie JAUFFRET-ROUSTIDE
Laboratoire : CNRS UMR8211 - INSERM U988 - Centre de Recherche Médecine, Sciences, Santé, Santé Mentale et Société - CERMES 3
VILLEJUIF - Ile-de-France
Montant : 91 850 € - Durée : 24 mois
Résumé
L’Organisation Mondiale de la Santé préconise depuis 1993 l’adoption d’un principe d’équivalence pour les soins, incluant la prévention, entre le milieu libre et la prison. Malgré l’intégration de ce principe dans la Loi de 1994 transférant au service public hospitalier l’organisation des soins en prison en France, les mesures de réduction des risques (RdR) disponibles en prison sont nettement moins nombreuses que celles disponibles au dehors et insuffisamment accessibles. La littérature scientifique montre que le milieu carcéral est un milieu à haut risque sur le plan infectieux en raison des caractéristiques de la population pénale (proportion importante d’usagers de drogues, comorbidités psychiatriques fréquentes, prévalences élevées du VIH et du virus de l’hépatite C, importante précarité sociale) mais aussi structurelles (promiscuité, violence, absence d’intimité, stigmatisation de l’usage de drogue). Malgré ce constat, ce n’est que récemment que la Loi de Santé, votée ces derniers mois, a inclus dans l’un de ces articles l’adoption du principe d’équivalence avec le milieu extérieur pour les outils de réduction des risques en prison.
L’hypothèse de cette recherche est que les obstacles à la mise en place d’une politique adaptée de RdR en prison découlent des conditions d’exercice difficiles des professionnels pénitentiaire et soignants en milieu carcéral, des représentations sociales entourant l’usage de drogues et la RdR, et plus particulièrement la place des interventions de RdR en milieu pénitentiaire. Cette enquête socio-ethnographique s’inscrit dans le cadre de l’essai d’intervention ANRS-Pride, qui est l’aboutissement du programme PRIDE de l’ANRS auquel SIDACTION a régulièrement participé depuis sa création en 2009, et dont il a co-financé la première étape. Cette enquête propose une évaluation qualitative de la mise en oeuvre de l’ensemble des mesures de RdR recommandées en 2012 par l’UNODC.
Cette étude comprendra des entretiens individuels, focus-groupes et une enquête ethnographique afin d’établir des recommandations sur les conditions d’extension de cette mise à niveau des outils de RdR aux autres établissements pénitentiaires et permettre la construction d’un outil quantitatif d’évaluation de l’acceptabilité sociale des mesures de RdR en prison. L’enquête permettra d’apporter des données importantes sur l’acceptabilité de mesures complexes dans un environnement particulièrement sensible
comme celui de la prison