Données épidémiologiques VIH/sida France 2021

Le sida en France : une épidémie bien réelle

En 2021, le nombre de découvertes de séropositivité VIH est estimé à 5 013 découvertes. « Cette stabilisation, observée quel que soit le mode de contamination et le lieu de naissance des personnes diagnostiquées, est difficile à interpréter en termes de dynamique de l’épidémie, car il n’est pas possible de savoir si le regain de dépistage en 2021 a concerné ou non les populations les plus exposées au virus », explique Santé Publique France.

Le nombre de sérologies VIH réalisées en 2021, est, quant à lui, évalué à 5.7 millions par les laboratoires de biologie médicale. Ce chiffre, qui avait diminué de 13% entre 2019 et 2020 en lien avec l’épidémie de COVID-19, est en augmentation de 8% par rapport à 2020 (5.3 millions), mais reste inférieur à celui de 2019 (6.1 millions). On doit considérer comme une bonne nouvelle malgré tout. «On n’a pas retrouvé le niveau de 2019 et c’est ce qu’on doit atteindre et même dépasser. C’est un challenge pour 2022 », ajoute Florence Thune, Directrice Générale de Sidaction.

QUELS PROFILS DES DECOUVERTES DE SEROPOSITIVITE ?

Parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité en 2021, 51% sont des hétérosexuel.le.s (36% né.e.s à l’étranger et 15% né.e.s en France), 44% sont des hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) (32% nés en France et 12% nés à l’étranger), 2% des personnes trans contaminées par rapports sexuels et 1% des usagers de drogues injectables (UDI). Moins de 1% sont des enfants de moins de 15 ans, principalement contaminés par transmission materno-foetale.

TROP DE DÉCOUVERTES A UN STADE AVANCÉ

En 2021, 29% des infections à VIH ont été découvertes à un stade avancé de l’infection, ce qui constitue une perte de chance en termes de prise en charge individuelle et un risque de transmission du VIH à leurs partenaires avant la mise sous traitement antirétroviral. « Connaître son statut sérologique, c’est pouvoir bénéficier des traitements antirétroviraux permettant de vivre comme tout le monde, précise, Florence Lot de Santé publique France. Il est aujourd’hui encore essentiel de rappeler l’importance du dépistage, afin d’établir un diagnostic précoce pour une prise en charge adaptée. Plus l’infection à VIH est diagnostiquée tôt, plus les bénéfices du traitement sont importants, que ce soit au niveau individuel ou collectif, permettant ainsi de lutter contre la transmission du VIH. » 

Pour Florence Thune, la peur de se faire dépister est toujours présente : « On reste sur des images très mortifères du VIH/sida alors qu’aujourd’hui, grâce aux traitements, on peut rester en bonne santé. Il faut réencourager le dépistage de manière globale, ne serait-ce aux médecins traitants à proposer à leurs patients des tests de dépistage réguliers. »


Chiffres : Santé Publique France