Alors que les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne réduisent simultanément leur aide publique au développement (APD), une étude internationale estime que ces coupes pourraient provoquer entre 9,4 et 22,6 millions de décès supplémentaires d’ici 2030.
Pour la première fois depuis trente ans, les principales puissances donatrices réduisent en même temps leur aide publique au développement. Les États-Unis ont ouvert la voie : l’administration américaine a coupé plus de 80 % de son aide étrangère et démantelé l’USAID, autrefois première agence mondiale du secteur. Dans leur sillage, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont eux aussi revu leurs engagements à la baisse, invoquant des contraintes budgétaires.
Selon les résultats de l’étude menée par des chercheurs et chercheuses d’Espagne, du Brésil et du Mozambique — résultats soumis lundi à la revue The Lancet Global Health et en attente d’évaluation — ces décisions pourraient défaire des décennies de progrès, notamment dans la lutte contre le VIH, le paludisme et la tuberculose.
Un bilan humain inédit : jusqu’à 22,6 millions de morts supplémentaires
Les projections révèlent un choc d’ampleur inédite. Dans le pire scénario de coupes massives, 22,6 millions de personnes pourraient mourir de causes évitables d’ici 2030, dont 5,4 millions d’enfants de moins de cinq ans. Même dans une hypothèse plus modérée, la réduction de l’aide entraînerait encore 9,4 millions de décès supplémentaires.
Pour les auteurs, ces résultats constituent un « signal d’alarme urgent ». Ils rappellent que l’aide publique au développement ne représente qu’une faible part des budgets nationaux, mais joue un rôle crucial dans le financement des systèmes de santé et la mise en œuvre de politiques de santé publique. 🟥
22 millions de morts évitables : l’impact des coupes dans l’APD
