« Je souhaite soutenir une recherche pluridisciplinaire et inclusive sur le VIH/Sida » 
Directrice de recherche au CNRS et chercheuse au Centre international de recherche en infectiologie (CIRI), Lucie Étienne vient d’être nommée présidente du Comité scientifique et médical (CSM) de Sidaction, succédant à Asier Sáez-Cirión, professeur associé à l’Institut Pasteur. Elle revient sur son parcours aux côtés de Sidaction, les valeurs qui la portent et les priorités qu’elle souhaite impulser à la tête du comité.
Transversal : Vous entretenez depuis longtemps des liens avec Sidaction. Pouvez-vous nous en dire plus sur le soutien apporté par l’association à votre carrière ?
Lucie Etienne : Sidaction a joué un rôle déterminant dès le début de ma formation et de ma carrière de chercheuse. L’association a financé mes travaux de doctorat grâce à une bourse de Jeune Chercheuse. J’ai également eu le plaisir de participer à différents événements, au-delà des projets scientifiques que je menais : l’Université des jeunes chercheur·ses (UJC) de Sidaction, ou encore un partenariat très enrichissant avec l’association Envie à Montpellier, soutenue elle aussi par Sidaction.
Après un postdoctorat à Seattle, j’ai intégré le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Notre équipe a eu la chance de bénéficier de plusieurs financements de Sidaction, que ce soit pour des projets de recherche ou pour soutenir de jeunes scientifiques. J’ai rejoint le Comité scientifique et médical (CSM) il y a quatre ans, d’abord comme membre, puis au sein de sa commission permanente. Notre équipe au CIRI participe également régulièrement à des événements destinés aux donateur·rices de Sidaction ou à des actions de communication auprès du grand public.
T. : Pourquoi avoir accepté la présidence du Comité scientifique et médical (CSM) ?
L.E. : J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler au sein du CSM, sous la présidence d’Asier Sáez-Cirión et avec l’ensemble des membres. L’évaluation des dossiers est un travail rigoureux et exigeant, mais toujours mené avec enthousiasme et collégialité. Le fait que ce Comité rassemble des expertises aussi diverses — sciences sociales et humaines, recherche clinique, transversale et fondamentale — est une richesse unique qui me motive profondément.
L’équipe de Sidaction, et notamment son pôle scientifique, a aussi beaucoup compté dans ma décision : les relations de confiance, d’intégrité et l’engagement partagé pour faire avancer la recherche sur le VIH – Sida ont été déterminants. À l’heure où la poursuite de lutte contre le VIH – Sida reste cruciale, mais où les financements en recherche sur cette thématique (mais aussi plus largement) se fragilisent, je suis heureuse de poursuivre cette mission collective avec le Comité.
T. : Qu’aimeriez-vous apporter pendant ta présidence ?
L.E. : Ma priorité sera de continuer à soutenir fortement la recherche sur le VIH/Sida, tout en maintenant un comité pluridisciplinaire où se croisent les sciences sociales, cliniques et fondamentales. L’objectif est de garantir une recherche de haut niveau, diversifiée et ouverte, en France comme à l’international.
Je souhaite également promouvoir un monde scientifique plus inclusif et divers, une valeur qui m’accompagne depuis toujours. En concertation avec le comité, nous réfléchirons à des actions concrètes pour intégrer cette dimension, tant dans l’évaluation des demandes que dans les initiatives menées par Sidaction auprès des scientifiques.
Enfin, j’aimerais renforcer les échanges entre le pôle scientifique et le pôle associatif de Sidaction. Ces dialogues donnent du sens au travail de recherche, un ancrage aux chercheurs et chercheuses dans les laboratoires, et permettent aussi, dans l’autre sens, de transmettre le fruit de nos travaux de recherche à toutes et tous. 🟥
