vih L’origine de la mutation CCR5 identifiée 

26.05.25
Simon Fretel
3 min
Visuel L’origine de la mutation CCR5 identifiée 

Une équipe de l’Université de Copenhague, a retracé l’histoire évolutive de CCR5Δ32, une mutation génétique connue pour son rôle dans la résistance à l’infection par le VIH.

CCR5Δ32 est une mutation rare, touchant moins de 1 % de la population, qui perturbe le fonctionnement du gène CCR5,en charge de coder pour un récepteur à la surface des cellules immunitaires. Ce récepteur est une porte d’entrée pour certains virus, dont le VIH. Chez les individus porteurs de la mutation CCR5Δ32, l’absence fonctionnelle de ce récepteur confère une résistance à l’infection. 

Si ses effets bénéfiques dans le cadre de certaines infections sont bien documentés, son origine évolutive restait jusqu’ici inconnue. Pour trancher entre les différentes hypothèses, des chercheurs ont utilisé les outils de la paléogénomique, qui permettent d’étudier l’ADN ancien. 

L’équipe menée par Kristine Ravn, chercheuse au Center for Basic Metabolic Research à Copenhague, a développé un nouvel outil statistique, conçu spécifiquement pour détecter avec précision la mutation CCR5Δ32 dans des génomes anciens. En s’appuyant sur des marqueurs génétiques associés à cette mutation, ils ont étudié 934 génomes anciens et 2504 génomes européens actuels. Cette approche leur a permis d’établir une chronologie et une cartographie précises de l’émergence et de la diffusion de CCR5Δ32. 

Les résultats, publiés dans la revue Cell, montrent que la mutation serait apparue il y a au moins 6 700 ans, dans la région des steppes eurasiennes occidentales, une zone située entre l’Europe de l’Est et l’Asie centrale. Elle est née d’un ensemble de variations génétiques déjà existant, et a été soumise à une sélection positive pendant période correspondant à d’importants mouvements de populations en Eurasie, notamment les migrations des steppes vers l’Europe durant le Néolithique final et l’âge du Bronze. 

Cette dynamique évolutive montre que CCR5Δ32 a probablement été favorisée pendant les périodes migratoires, peut-être en réponse à l’exposition des populations à de nouveaux pathogènes. Le rôle exact de la mutation dans cette sélection reste encore à élucider, mais sa présence accrue dans les populations d’origine européenne pourrait refléter une adaptation ancienne aux pressions infectieuses, conférant aux porteurs une meilleure résistance. 

Au-delà de l’intérêt historique, cette découverte a des implications médicales et fondamentales importantes. La mutation est aujourd’hui étudiée dans des stratégies thérapeutiques contre le VIH, mais elle est aussi associée à d’autres effets biologiques, parfois délétères, selon le contexte : susceptibilité à d’autres infections, maladies auto-immunes, voire certains troubles neurologiques. 

En retraçant les origines de cette mutation, les chercheurs offrent une nouvelle lecture des interactions entre génétique humaine, histoire des populations et maladies. Ils démontrent aussi la puissance croissante des méthodes de paléogénomique pour comprendre comment notre passé influence encore notre santé aujourd’hui. 

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