vih Chez les jeunes, des préjugés tenaces quant au VIH

30.11.23
Romain Loury
5 min
Visuel Chez les jeunes, des préjugés tenaces quant au VIH

Face au VIH/sida, les jeunes sont-ils aussi bien informés qu’ils le croient ? Rien de moins sûr : selon un sondage Ifop mené pour Sidaction et publié à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, les clichés et les informations erronées demeurent fréquents chez les 15-24 ans.

Parmi les jeunes, 79 % s’estiment bien informés sur le VIH/sida, ses modes de transmission, ses traitements et ses moyens de prévention. Conduite en octobre auprès de 1.003 personnes âgées de 15 à 24 ans, l’enquête Ifop menée pour Sidaction révèle même une récente hausse du taux de jeunes se disant (ou se croyant ?) au point sur les connaissances : en 2021, ils n’étaient que 67 %, le niveau le plus bas jamais mesuré lors d’un baromètre Ifop-Sidaction, loin des 89 % de 2014.

Toutefois, si près de quatre cinquièmes des jeunes se disent bien informés, le sont-ils vraiment ? Loin de là, à en croire l’enquête, qui confirme que les clichés et les idées « rassuristes » continuent de circuler à un niveau préoccupant. Ainsi, plus de la moitié des 15-24 ans (55 %) pensent que l’infection par le VIH est une épidémie désormais contenue, tandis que 37 % croient qu’il existe déjà un vaccin préventif et que 35 % pensent qu’il existe des médicaments permettant de guérir – une confusion courante quant aux effets de la trithérapie. Pire, un jeune sur cinq (21%) juge que le virus ne touche que les homosexuels et les usagers de drogue injectable.

Une désinformation en hausse

De même, nombreux sont ceux à conserver des idées fausses sur les modes de transmission du virus. Ainsi, 30 % pensent qu’il est possible de contracter le virus par le seul fait d’embrasser une personne vivant avec le VIH, soit une augmentation de 15 points par rapport à 2015. Un quart (25 %) estiment qu’il est possible d’être infecté via la transpiration, 25 % en buvant dans le même verre. Et 19 % croient qu’un simple comprimé de paracétamol permet d’empêcher la transmission du VIH !

Le sondage révèle par ailleurs une méfiance assez répandue envers les personnes vivant avec le VIH, souvent plus fréquente que chez leurs aînés : 42 % des jeunes estiment qu’elles représentent un danger pour les autres lorsqu’elles exercent une profession de santé, contre 25 % de l’ensemble des Français. De plus, nombreux sont les jeunes reconnaissants qu’ils se sentiraient mal à l’aise avec un proche s’ils apprenaient sa séropositivité, en particulier s’il s’agit d’une personne s’occupant de leurs enfants (40 %), d’un collègue de travail (29 %) ou de leur meilleur ami (28 %). Et pour 63 % d’entre eux, la séropositivité constitue un facteur important avant de se lancer dans une relation sentimentale avec une personne.

L’éducation à la sexualité, remède aux préjugés

Face à cette méconnaissance de la réalité du VIH, l’éducation à la sexualité semble plus que jamais une nécessité, en matière de prévention comme de lutte contre les stigmatisations. Pourtant, rares sont les jeunes ayant accès aux trois séances annuelles prévues par la loi du 4 juillet 2001 relative à l’IVG et à la contraception. D’où les récentes initiatives menées par les associations afin de rappeler l’Etat à ses obligations : après la saisine début mars de la justice administrative par Sidaction, le Planning familial et SOS Homophobie, un collectif interassociatif a publié début novembre un « Livre blanc pour une véritable éducation à la sexualité », émettant 46 recommandations à l’attention des pouvoirs publics.

Faute d’information fiables et équilibrées, nombreux sont en effet les jeunes à se tourner vers internet et les réseaux sociaux. Si 92 % disent faire confiance à leur médecin pour s’informer, 87 % aux associations de lutte contre le VIH/sida et 83 % à leurs parents, 36 % disent également se fier aux forums de discussion et 31 % aux réseaux sociaux. « Dans le détail, on relève que ceux qui font confiance aux réseaux sociaux sont surreprésentés chez les chômeurs (50 %) et ceux les plus en retrait du consensus scientifique, à savoir ceux qui estiment que la science apporte plus de mal que de bien (47 %) et les personnes croyant au maximum d’affirmations complotistes (…) (39 %) – un ‘mal’ assez uniformément répandu dans la population », selon l’Ifop.

Chez les jeunes, une proportion stable des découvertes de séropositivité

Les personnes ayant découvert leur séropositivité en 2022 avaient un âge médian de 37 ans : 14 % étaient âgées de moins de 25 ans (autour de 15 % sur l’année 2021), 64 % de 25 à 49 ans et 22 % de 50 ans et plus. La proportion des plus de 50 ans, qui s’était stabilisée autour de 20 % entre 2014 et 2017, a eu tendance à augmenter depuis. La part des moins de 25 ans est stable depuis 2017.

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