vih EACS 2023 : « It’s time to revisit! »

21.10.23
Jennifer Pasquier
4 min

Le Dr Esteban Martínez, président de l’European AIDS Clinical Society (EACS) et médecin spécialiste en maladies infectieuses à l’Hôpital Clínic de Barcelone, en Espagne, a ouvert la Conférence Européenne sur le VIH, qui s’est tenu à Varsovie (Pologne) du 18 au 21 octobre 2023. Il était accompagné des deux co-présidentes locales de la conférence Justyna Kowalska, infectiologue à l’Université médicale de Varsovie, et Magdalena Ankiersztejn-Bartczak, directrice de la Fundacja Edukacji Społecznejles, une ONG polonaise investie dans la lutte contre le VIH.

Retour vers le futur ? C’était, peut-être, l’ambition de la 19ème conférence européenne sur le Sida (EACS 2023). Le thème de cette nouvelle édition – « It’s time to revisit! » (« Il est temps de revisiter ! ») – invoque la géographie et l’histoire : Varsovie a en effet accueilli la toute première conférence de l’European AIDS Clinical Society (EACS) en 2003.

20 ans après la première conférence, l’heure est au bilan. Lors de la session inaugurale, les intervenants – le Dr Esteban Martínez, président de l’European AIDS Clinical Society (EACS) et les deux deux co-présidentes locales de la conférence, Justyna Kowalska et Magdalena Ankiersztejn-Bartczakev – ont d’abord constaté les avancées réalisées, notamment thérapeutiques. En 2003, les trithérapies était déjà connues, mais des effets secondaires persistaient et l’utilisation d’analogues de thymidine comme le d4T et l’AZT était encore courante, entraînant des risques de lipodystrophie et d’autres toxicités.

Les trois présentateurs ont malgré tout souligné le cheminement nuancé de l’histoire de la lutte contre le VIH, fait de défis encore non relevés, de résultats encore non atteints. Ils ont insisté sur le fait que, sans thérapies antirétrovirales efficaces, sans réseaux scientifiques et associatifs, sans connaissances médicales, il serait impossible de lutter contre des problèmes tels que la stigmatisation, la discrimination, la santé mentale et l’accès aux soins et à la prévention.

L’Ukraine au coeur des préoccupations 

La guerre en Ukraine a éclaté alors que les préparatifs de la conférence étaient en cours. En réponse, l’EACS a décidé de thématiser la conférence sur l’Europe de l’Est, en mettant particulièrement l’accent sur la réduction des disparités en matière de prévention et de soins dans la région. Des sessions spécifiques ont abordé la situation en Ukraine, l’accès aux soins, la question des migrants et les conséquences des interruptions de soins pour d’autres affections, dont la tuberculose et les infections sexuellement transmissibles. 

L’Ukraine est le deuxième pays d’Europe en termes de nombre de personnes vivant avec le VIH, après la Russie. La Pologne, où se tiendra la conférence, est voisine de l’Ukraine et a accueilli plus de 1,6 million de personnes en provenance d’Ukraine, leur offrant un accès complet aux soins de santé, dans le contexte de la guerre en Ukraine. 

L’EACS a également apporté un soutien concret à l’Ukraine, en condamnant l’invasion russe et en aidant les citoyens, les médecins et les personnes vivant avec le VIH en Ukraine. En particulier, l’organisation a œuvré pour fournir des médicaments antirétroviraux à ceux qui restent en Ukraine ou se déplacent en Europe.

Le Dr Martínez a souligné les défis liés à l’approvisionnement en médicaments génériques, notamment le ténofovir disoproxil/lamivudine/dolutégravir (TLD), qui est largement utilisé en Ukraine. Cette combinaison n’est pas commercialement approuvée en Europe occidentale, ce qui a posé problème pour les milliers de personnes vivant avec le VIH ayant migré en Pologne. L’EACS a joué un rôle de médiateur en s’approvisionnant en médicaments antirétroviraux et en fournissant une aide supplémentaire. De plus, l’organisation a facilité la mobilité des médecins ukrainiens vers d’autres pays, contribuant ainsi à une meilleure diffusion des soins.

Lors de cette session inaugurale, l’accent a été mis sur l’importance de travailler en réseau et de combattre ensemble, plutôt que de lutter en solitaire. La clé ? Une vision holistique de la prise en charge du VIH, qui englobe la prévention, les soins, les infections sexuellement transmissibles, la tuberculose et d’autres maladies négligées. Les trois intervenants ont espéré de concert que la conférence permettrait de renforcer les réseaux et de progresser vers l’atteinte des objectifs 95-95-95 en matière de VIH.

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