vih Jacques Dutrieux, jeune chercheur français lauréat d’un Prix à Durban

21.07.16
Sophie Lhuillier
3 min

Jacques Dutrieux, jeune chercheur français participant à la conférence AIDS 2016 à Durban s’est vu décerner, jeudi 21 juillet, le Prix Joep Lange et Jacqueline van Tongeren pour ses travaux en recherche fondamentale. Ce Prix rend hommage au couple de chercheurs décédés il y deux ans en avion alors qu’ils étaient en route pour la conférence AIDS 2014 de Melbourne[1], il est remis à six jeunes chercheurs (un par « track » et un pour la recherche sur la rémission) sélectionnés parmi les 6700 abstracts soumis à la conférence.

Il s’agit du travail que j’ai effectué en post-doctorat sous la direction de Sébastien Nisole, dans le laboratoire Inserm du centre Universitaire des Saints Pères, à Paris. Nous avons découvert un nouveau facteur de restriction qui agit sur le VIH, d’autres rétrovirus qui infectent les animaux et les rétrovirus endogènes[2]. Cette protéine cellulaire s’appelle Daxx. Surexprimée in vitro elle fait baisser l’infectivité du virus. On ne connait pas encore son mode d’action concernant cette activité de restriction rétrovirale. En dehors de l’infection par le VIH, elle est impliquée dans la médiation du mécanisme de l’apoptose[3] et dans la régulation de la transcription des gènes.

La présence de la protéine Daxx dépend de la présence d’une autre protéine cellulaire, PML, car cette dernière empêche sa dégradation, on dit que Daxx est stabilisée par PML. Les connaissances sur les corrélations entre les deux protéines sont encore à approfondir, toutefois, nous avons déjà observé qu’au moment de l’infection, lorsque la rétrotranscription commence il y a formation de corps cytoplasmique de PML qui entraine une accumulation de Daxx.

Chez un patient, bien que la présence de Daxx limite la réplication, elle n’est pas assez importante pour la bloquer totalement, c’est pourquoi l’infection peut avoir lieu.

Quels sont les travaux que vous avez présentés à Durban ?

Sébastien Nisole poursuit la caractérisation des mécanismes en jeu entre Daxx et d’autres protéines cellulaires. Je suis toujours les travaux, mais d’un peu plus loin, car j’effectue à présent un deuxième post-doctorat dans l’unité de François Clavel à l’Institut Universitaire d’Hématologie (IUH) à l’hôpital Saint Louis de Paris. Je travaille sur le réservoir préintégratif. C’est-à-dire l’ADN-VIH qui n’est pas intégré dans le génome cellulaire. Ces molécules d’ADN-VIH sont notamment générées en présence d’inhibiteur d’intégrase. L’objectif de cette étude est de savoir si cela représente un potentiel réservoir. Ils pourraient, par exemple, avoir la capacité de s’intégrer dans le génome en cas d’arrêt des anti-intégrase.

Quelle est la suite de ce projet ?

Quelles sont vos perspectives ?

Je souhaite poursuivre ma carrière dans la recherche académique en restant engagé dans le domaine du VIH et de la virologie fondamentale. J’ambitionne de pouvoir créer ma propre équipe. La profession de chercheur amenant à évoluer vers une autonomie et développer ses projets.

Notes

[1] http://www.iasociety.org/Who-we-are/About-the-IAS/In-remembrance

[2] Partie d’ADN issu de rétrovirus ancestraux, qui font partie intégrante du génome et se transmettent de génération en génération.

[3] Mort cellulaire programmé.

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