Unitaid, qui cofinance ce projet permettant d’élargir l’accès de 4 pays africains aux tests de mesure de la charge virale VIH, a annoncé sa poursuite pour trois ans.
Bonne nouvelle à l’heure où nombre de programmes de lutte contre le VIH périclitent faute de fonds. La deuxième phase du projet OPP-ERA, visant à développer l’accès à des tests de charge virale à un coût abordable dans quatre pays d’Afrique de l’Ouest et centrale (le Burundi, le Cameroun, la Côte d’Ivoire et la Guinée), a été officiellement lancée le 1er septembre, pour une nouvelle durée de trois ans. 14,7 millions de dollars ont été engagés par Unitaid, qui finance OPP-ERA depuis son lancement en mars 2013.
« Le projet OPP-ERA vise aussi à ouvrir le marché des technologies de charge virale et à y faire entrer de nouveaux acteurs – fabricants et fournisseurs, à inciter à la prescription de tests de charge virale, et à démontrer les avantages des plateformes polyvalentes ouvertes (OPP*) pour la réalisation de ces tests, y compris dans des régions à faible prévalence», a détaillé Lelio Marmora lors de la signature officielle du projet.
Le directeur exécutif d’Unitaid s’est réjouit de « pouvoir proposer une alternative aux multinationales » avec ce « travail d’équipe ».
Mis en œuvre et cofinancé par un consortium de partenaires français – Solidarité Thérapeutique et Initiatives pour la Santé (Solthis) en chef de file, Expertise France, l’ANRS, et Sidaction -, OPP-ERA a montré des résultats probants, notamment au Burundi où la mesure de la charge virale dépasse désormais les 20 %. Trois des sept futurs labos à être équipés se situent dans ce pays. « Les défis sont nombreux, a assuré la virologue Christine Rouzioux, instigatrice du projet qu’elle surnomme affectueusement « son bébé » et se dit « fière d’avoir vu grandir ». Parmi les enjeux de cette phase II : l’intensification des formations de cliniciens et techniciens sur le terrain, l’ouverture à deux nouvelles maladies (tuberculose et hépatites) ainsi que l’intégration du diagnostic du nourrisson.
« Nous sommes fiers de ce projet, qui permet de réunir l’expertise scientifique et le savoir-faire opérationnel des acteurs français aujourd’hui en Afrique de l’Ouest et Centrale, aux côtés de partenaires nationaux engagés pour l’amélioration de l’accès à la charge virale », a déclaré Louis Pizarro, directeur exécutif de Solthis.
Selon les recommandations de l’OMS, chaque patient sous antirétroviraux devrait pouvoir bénéficier de la mesure de sa charge virale au moins une fois par an, celle-ci permettant de s’assurer de l’efficacité du traitement.
* Les OPP sont un système ouvert innovant de techniques de biologie moléculaire pour les laboratoires qui permet de mesurer la charge virale du VIH, ainsi que de diagnostiquer d’autres pathologies infectieuses comme la tuberculose et les hépatites virales. Ce système est flexible, facile à utiliser et à entretenir pour des techniciens formés. Les machines utilisées sont adaptées pour des centres de santé situés autant dans les capitales qu’en zones décentralisées.