vih Pourquoi AIDS 2016 se tient à Durban en Afrique du Sud

18.07.16
Anaïs Giroux et Sophie Lhuillier
4 min
Visuel Pourquoi AIDS 2016 se tient à Durban en Afrique du Sud

Ce n’est pas un hasard si la 21e conférence mondiale, qui réunit les acteurs internationaux de la lutte contre le VIH du 18 au 22 juillet, se déroule à Durban.

Avec une population de 53 millions d’habitants (1) une taille comparable à celle de la France (66,6 millions d’habitants) (2), l’ampleur de l’épidémie de VIH/sida en Afrique du Sud est sans commune mesure avec celle de notre pays. Selon les estimations de 2015, le nombre de personnes vivant avec le VIH en Afrique du Sud a atteint 7 millions (3), contre environ 152 000 en France (4).

Les effets de l’épidémie sur la population dans son ensemble sont dévastateurs à plusieurs niveaux :

  • individuel
  • familial : 2,1 millions d’enfants ont été rendus orphelin par le sida (5)
  • générationnel : la prévalence chez les jeunes femmes de 15 à 24 ans est estimé à 13,9 %, alors qu’au même âge elle est de 3,9 % chez les hommes (6)

Et les répercussions sanitaires vont au-delà du VIH, comme le démontre par exemple l’augmentation exponentielle des cas de tuberculose, passés de 300/100 000 personnes dans les années 1990 à 950/100 000 en 2012 (7).

Parce que le VIH/sida touche sévèrement l’Afrique du Sud…

Durban a le plus haut taux de prévalence du VIH parmi les hommes ayant des rapports homosexuels, celui-ci s’élève à 43,6 % (8).

… Et particulièrement Durban

Les traitements ARV ont été introduits en 2003 en Afrique du Sud, après une période douloureuse de déni du gouvernement de l’ancien président Thabo Mbeki face à l’épidémie de VIH/sida. En 20 ans, le pays a connu des transformations majeures, passant de l’apartheid à une démocratie constitutionnelle impliquant une transition profonde dans la société. Pourtant, des disparités sociales persistent, notamment, en termes de santé, les personnes vivant avec le VIH n’ont pas toutes accès à des soins adéquats, malgré des améliorations extraordinaires dans la prise en charge dans la dernière décennie.

Aujourd’hui, les efforts organisationnels et financiers sont réels, l’aide internationale est mobilisée pour lutter contre le VIH dans le pays et plus de 2 millions de personnes sont sous ARV (environ 40% des personnes en indication de traitement). En mai dernier, le ministre de la Santé sud-africain, Aaron Motsoaledi, a annoncé la suppression en septembre 2016 des limitations aux conditions requises pour l’accès au traitement, selon les recommandations de l’OMS de septembre 2015.

Actuellement, deux grands essais visant à évaluer l’efficacité de la stratégie TasP au sein d’une large population sont en cours en Afrique du Sud. Il y a fort à parier que des résultats préliminaires seront diffusés à AIDS 2016. 

Parce que le VIH/sida est au centre des questions de santé en Afrique du Sud

Pour aller plus loin

A voir pour aller plus loin : « TAC – Taking HAART », un documentaire de Jack Lewis sur la bataille pour l’accès aux médicaments en Afrique du Sud.

Parce que c’est un retour aux sources

La ville de Durban avait accueilli en 2000 la toute première Conférence mondiale. Cela avait été l’occasion, pour les activistes mobilisés depuis des années pour l’accès aux traitements et contre la politique négationniste de Thabo Mbeki, de « briser le silence ». Cinq mille médecins et scientifiques, dont onze prix Nobel, avaient ainsi signé en marge de la conférence la « Déclaration de Durban », réaffirmant que le VIH était la cause du sida et appelant à un soulèvement de la communauté mondiale pour qu’enfin les sud-africains puissent bénéficier des antirétroviraux. « Un retour à Durban 16 ans après la dernière conférence organisée en Afrique offrira une occasion historique pour combler ce fossé en matière de traitement », avait assuré à l’AFP en juillet 2014 Chris Beyrer, président de l’IAS.

Notes
  1. Statistics South Africa – Mid-year population estimates 2013
  2. Insee – Évolution de la population jusqu’en 2016
  3. Onusida, estimations 2015 
  4. INVS, estimations 2010 
  5. Onusida, estimations 2015
  6. Unicef, estimations 2012 
  7. Churchyard GJ, Mametja LD, Mvusi L, et al. Tuberculosis control in South Africa: successes, challenges and recommendations. S Afr Med J 2014;104:Suppl 1:244-248
  8. Rispel, L.C. and Metcalf, C.A., Breaking the silence: South African HIV policies and the needs of men who have sex with men, Reproductive Health Matters, 2009 ; 17(33):133-142
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