Préservatifs externes gratuits pour les moins de 26 ans : un bilan positif

Annoncée début décembre 2022 par Emmanuel Macron lors du Conseil national de la refondation (CNR), la gratuité des préservatifs externes en pharmacie pour les moins de 26 ans est entrée en vigueur le 1^er janvier 2023. Ce dispositif permet une prise en charge à 100 % des préservatifs des marques « Eden » et « Sortez couverts ! » par l’Assurance Maladie sans prescription médicale, sur simple présentation de sa carte vitale en pharmacie, d’une attestation de droits (téléchargeable sur le compte ameli) ou à défaut de sa pièce d’identité. Pour les personnes mineures, une déclaration sur l’honneur suffit à justifier son âge ou son statut d’assuré(e) social(e). Elles peuvent également, si elles le souhaitent, demander le secret de la délivrance.

Un « impact réel »

Un mois après le lancement du dispositif, le ministre de la Santé François Braun dressait un premier bilan, se félicitant que 2 millions de préservatifs aient été délivrés gratuitement à des jeunes de moins de 26 ans en janvier 2023, « contre 500 000 à la même période l’année dernière ». Cette dynamique semble se poursuivre selon le ministère de la Santé, qui note que « l’impact est réel » depuis le début du mois de janvier et la mise en œuvre de la mesure, « avec une croissance notable des volumes remboursés : 8,3 millions de préservatifs ont été remboursés pour les mois de janvier à avril 2023 contre 2,9 millions sur la même période en 2022 ».

Dr Kpote, animateur de prévention auprès des jeunes en Ile-de-France, confirme : « Le dispositif fonctionne plutôt bien auprès des jeunes, qui sont assez nombreux à utiliser ces préservatifs gratuits. Il y a bien évidemment des disparités selon les territoires et l’environnement socio-culturel, mais dans l’ensemble, ça marche bien. Le seul reproche que j’ai entendu, c’est que le choix ne se fasse qu’entre deux marques, car chez les jeunes, tout est question de marque… Mais ce n’est pas un frein pour autant ».

Contraception masculine

Avant cette mesure, la prise en charge intégrale des frais de la contraception et des actes qui y sont liés (une consultation par an avec un médecin ou une sage-femme et les examens biologiques potentiels) s’adressait exclusivement aux jeunes femmes de moins de 26 ans. Outre l’aspect sanitaire, la mise en place de la gratuité des préservatifs externes pourrait donc marquer un premier pas en avant en matière de contraception masculine et de partage de la charge contraceptive. Le chemin reste toutefois encore long. Dans un dossier de janvier 2023 consacré à la contraception, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) rappelle que la plupart des moyens contraceptifs aujourd’hui disponibles s’adressent aux femmes, sur qui pèse encore « une responsabilité excessive » en matière de contraception.