vih VIH et anévrisme cérébral : des facteurs de risque identifiés

19.06.23
Jennifer Pasquier
4 min

Si l’on sait que les adultes vivant avec le VIH présentent un risque accru de formation d’anévrismes cérébraux, les facteurs de risque et les conséquences sont peu documentés. Une nouvelle étude s’est donc intéressée aux caractéristiques et à l’évolution de ces anévrismes au sein de cette population.

Les anévrismes cérébraux représentent une condition médicale grave, pouvant entraîner des conséquences potentiellement fatales. Ils se manifestent par des poches de sang qui se forment et se développent lentement au niveau des parois des artères dans le cerveau. Ces dilatations fragilisent les vaisseaux sanguins et augmentent ainsi le risque de rupture et d’hémorragie interne. Lorsqu’un anévrisme se rompt, cela peut provoquer un accident vasculaire cérébral (AVC) possiblement dévastateur. 

Il existe plusieurs facteurs de risque classiques associés aux anévrismes cérébraux : l’âge, les antécédents familiaux, l’obésité, le diabète et l’hypertension artérielle, le tabagisme ou encore l’alcoolisme. Pour comprendre le lien entre VIH et anévrisme, des chercheurs ont effectué une revue des dossiers médicaux de tous les adultes évalués dans un hôpital urbain américain, entre janvier 2000 et octobre 2021, vivant avec le VIH et présentant au moins un anévrisme cérébral [i]. 

Des résultats alarmants

Les résultats de l’étude révèlent que parmi les 50 patients étudiés, 82 anévrismes cérébraux ont été identifiés, avec une prédominance chez les femmes (52 %). Les chercheurs ont observé que les patients ayant un taux de lymphocytes CD4 inférieur à 200/mm³ de sang présentaient un risque plus élevé de développer de nouveaux anévrismes ou de voir leurs anévrismes croître au fil du temps. De plus, 44 % des patients dont la charge virale maximale était supérieure à 10 000 copies/mL présentaient également un risque accru de développer des anévrismes ou de voir leurs anévrismes s’agrandir. En revanche, les patients dont le taux de CD4 était supérieur à 200/mm³ avaient un risque moins élevé, avec seulement 29 % d’entre eux qui développent de nouveaux anévrismes ou constatent une croissance des anévrismes existants. De même, seuls 22 % des patients dont la charge virale maximale était inférieure ou égale à 75 copies/mL ont été identifiés comme présentant un risque.

Ces résultats montrent également que les patients qui ne prenaient pas de traitement antirétroviral (ARV) au moment du diagnostic de l’anévrisme présentaient un risque plus élevé de développer de nouveaux anévrismes ou de voir leurs anévrismes s’étendre. En effet, 67 % des patients n’ayant pas recours aux ARV ont été identifiés comme étant à risque. De plus, une utilisation incorrecte du traitement a été associée à un risque accru, avec 38 % des patients concernés développant de nouveaux anévrismes ou constatant une croissance des anévrismes existants. En revanche, les patients qui prenaient régulièrement leurs ARV montraient un risque moins élevé, avec seulement 21 % d’entre eux présentant des problèmes d’anévrismes.

L’importance d’une prise en charge adéquate

Les résultats de cette étude soulignent l’importance des facteurs de risque liés au VIH dans le développement et la croissance des anévrismes cérébraux chez les personnes vivant avec le virus. Un taux de CD4 bas, une charge virale élevée et une mauvaise observance du traitement semblent contribuer à la formation ou à la croissance de ces anévrismes. Cette étude met en évidence la nécessité d’une prise en charge médicale adéquate pour les personnes vivant avec le VIH. Un suivi régulier de l’état de santé, avec des examens fréquents de dépistage de la présence d’anévrismes cérébraux, est essentiel pour prévenir et traiter ces complications potentiellement graves.

Cependant, il est également important de noter que des études supplémentaires sont nécessaires afin de mieux comprendre cette association et de développer des stratégies de prévention et de traitement adaptées à cette population. Les recherches futures devraient ainsi approfondir la caractérisation de l’association entre l’état immunitaire et la formation des anévrismes cérébraux.

Notes et références

[i] White EI, Anand P, Cervantes-Arslanian AM, “Characteristics and evolution of cerebral aneurysms among adults living with HIV: A retrospective, longitudinal case series”. Journal of Stroke and Cerebrovascular Diseases, avril 2023.

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