VIH : Moderna injecte les premières doses de son vaccin à ARN messager Annoncées jeudi par le laboratoire Moderna et l’International AIDS Vaccine Initiative, les premières injections d’un vaccin contre le VIH utilisant la technologie de l’ARN messager viennent de débuter. Ces injections, dans le cadre d’un essai clinique annoncé l’année dernière par le laboratoire, seront réalisées aux Etats-Unis sur 56 adultes séronégatifs.
Les récents succès des nouvelles technologies utilisées par les vaccins contre le Covid-19, dont celui de Moderna, suscitent beaucoup d’espoirs. Et notamment contre le VIH. Le laboratoire Moderna en partenariat avec l’organisation International AIDS Vaccine Initiative vient ainsi d’annoncer avoir injecté chez des humains les premières doses d’un sérum, utilisant l’ARN messager, visant à protéger contre le virus. Cet essai dit de phase 1, annoncé l’année dernière par le laboratoire, sera réalisé aux Etats-Unis sur 56 adultes en bonne santé et séronégatifs.
Le vaccin cherche à stimuler la production par le système immunitaire, les lymphocytes B en particulier, d’un certain type d’anticorps « à large spectre », les bNAbs. Ces anticorps seraient capables d’agir contre les très nombreux variants en circulation du VIH.
Pour cela, l’essai va tester l’injection d’un premier immunogène, c’est-à-dire d’une substance capable de provoquer une réponse immunitaire, et d’un immunogène de rappel injecté par la suite. Ils seront délivrés via la technologie de l’ARN messager. «La production de bnAbs est largement considérée comme un but de la vaccination contre le VIH, et il s’agit d’un premier pas dans ce processus », précise le communiqué du laboratoire annonçant l’essai.
Même si la technologie de l’ARN messager semble prometteuse, il s’agit de rester prudent. En effet, malgré quatre décennies de recherche, les scientifiques n’ont toujours pas réussi à mettre au point un vaccin contre cette maladie qui tue chaque année des centaines de milliers de personnes.
Comme le souligne dans Transversal la chercheuse Michaela Müller-Trutwin, cheffe de l’unité « VIH, Inflammation et Persistance » à l’Institut Pasteur de Paris, « jusqu’ici, plus de 400 candidats vaccins contre le VIH ont été testés dans des essais cliniques de phase I. Or la plupart se sont arrêté à cette étape, faut d’être assez concluants. Seuls 6 candidats vaccins ont atteint la dernière phase d’évaluation chez l’humain, les essais cliniques de phase III. Et pas un seul n’a dépassé les tests cliniques de phase III ».
