AIDS 2016 : nouveaux résultats pour l’essai CAPRISA sur
les jeunes femmes Présentées à la Conférence mondiale de Durban, les nouvelles données de l’essai CAPRISA démontrent l’existence d’un cercle vicieux d’infection à VIH chez les jeunes femmes sud-africaines.
Les nouveaux résultats de l’essai CAPRISA présentés à AIDS 2016 ont montré un lien étroit entre les types de bactéries présents dans la flore vaginale et la susceptibilité de l’infection par le VIH. Une inflammation génitale prédisposerait les femmes à l’infection par le VIH. Les femmes porteuses de la bactérie Prevotella Biva, qui n’est pas sexuellement transmissible, ont 19 fois plus de risques de développer une inflammation vaginale et 13 fois plus de risques de s’infecter.
Par ailleurs, une explication biologique de l’effet limité de la PrEP par anneau vaginal – 1% gel microbicide Truvada – a été présentée. Chez les jeunes femmes qui avaient une flore vaginale dominée par du lactobacillis, l’anneau vaginal Truvada était efficace à 61 %, soit trois fois plus que chez les femmes qui ont une flore vaginale nonlactobacillus. Le ténofovir serait absorbé par la bactérie Gorenilla vaginalis, le rendant inefficace.
Un travail complet partant de l’âge et du genre des personnes inclues dans l’étude jusqu’à l’analyse phylogénique des milliers de virus prélevés a permis d’établir l’origine de l’infection des jeunes filles. Les jeunes de 16-24 ans ont des relations sexuelles avec des hommes qui ont une dizaine d’années de plus qu’elles. Ces hommes de 34-40 ans ont une prévalence très élevée et seront infectés par les femmes de leur âge, qui ont-elles-mêmes été infectées par les hommes quand elles étaient adolescentes. Ce cycle d’infection, qu’il faut briser, explique la haute prévalence du VIH chez les jeunes filles en Afrique du Sud.
