Sidaction et Aidsfonds viennent d’annoncer les projets sélectionnés dans le cadre de leur premier appel à projets de recherche scientifique conjoint, entièrement dédié à la recherche d’une guérison/rémission pour le VIH. Cette initiative de 2 millions d’euros réunit des chercheurs de France, des Pays-Bas et d’Afrique pour accélérer les progrès vers une guérison/rémission.

Pour la première fois, Sidaction et l’association néerlandaise Aidsfonds s’associent dans le cadre d’un appel à projets ambitieux autour du thème de la guérison du VIH. Avec un budget global de 2 millions d’euros, cet appel a mobilisé des chercheurs issus de France, des Pays-Bas et de plusieurs pays africains.
Cette collaboration inédite vise à soutenir des projets de recherche interdisciplinaires et innovants sur des mécanismes ou des stratégies susceptibles de conduire à une guérison ou à une rémission du VIH.
Sidaction et Aidsfonds réaffirment ainsi leur engagement à promouvoir des avancées scientifiques tout en plaçant les communautés au cœur des solutions. Cette initiative ambitieuse encourage la création de partenariats entre des équipes de recherche européennes et africaines et les collaborations avec les communautés.
C’est une avancée prometteuse dans la lutte contre le VIH, et un exemple fort de coopération internationale pour répondre à des enjeux de santé globaux.
Voici les six projets financés :
- Étude des interactions uniques entre le VIH-1 et le VIH-2
Alors que le VIH-1 est généralement plus agressif, les personnes co-infectées par le VIH-1 et le VIH-2 connaissent une progression plus lente de la maladie. Cette observation intrigue les scientifiques et pourrait fournir des indices essentiels pour développer une cure. Le professeur Thibault Mesplède (Université Erasmus, Rotterdam) étudiera 20 personnes co-infectées au Ghana, en France et aux Pays-Bas, en analysant les réservoirs viraux et les réponses immunitaires. - Nouvelle méthode d’administration des anticorps
Jori Symons (Centre médical universitaire d’Utrecht) développe une méthode innovante utilisant des nanoparticules lipidiques (LNPs) pour délivrer des anticorps neutralisants à large spectre (bNAbs). Cette approche pourrait permettre une administration en dose unique, réduisant les réservoirs viraux et empêchant le rebond du VIH. - Rôle des professionnels de santé dans les essais cliniques
Les décisions des médecins concernant l’inclusion des patients et l’arrêt des traitements influencent le succès des essais cliniques. L’équipe dirigée par Christel Protière (Inserm) mènera des entretiens et observations pour améliorer la communication entre médecins et patients et renforcer l’éthique et l’efficacité des essais sur la guérison/rémission du VIH. - Combinaison d’anticorps et de stimulateurs immunitaires
L’équipe de Michaela Muller-Trutwin (Institut Pasteur) explore l’utilisation combinée des bNAbs et de l’IL-21, un stimulateur des cellules immunitaires, pour réduire les réservoirs viraux et maintenir un contrôle à long terme de l’infection. - Essais cliniques éthiques et acceptables socialement
Kim Romijnders (Centre médical universitaire d’Utrecht) s’intéresse aux interruptions de traitement analytique (ATI) dans la recherche sur la guérison/rémission. Son projet vise à garantir que ces essais respectent les besoins et les préoccupations des participants, en collaboration avec des chercheurs et des groupes communautaires en Afrique. - Le rôle clé de l’intestin dans l’infection précoce par le VIH
Blandine Monel (Inserm) étudie comment le VIH s’installe dans l’intestin, un site majeur de l’infection précoce. Son équipe analysera des échantillons de tissus humains pour développer des stratégies ciblées contre le virus dès son entrée dans le corps.
Dans le cadre de cette initiative, 54 pré-propositions ont été reçues. Parmi les 25 propositions complètes soumises, un comité d’experts indépendants a sélectionné ces 6 projets prometteurs. Un nouvel appel à projets pour 2025 sera bientôt annoncé, avec le même objectif : trouver une guérison/rémission pour le VIH.
